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La Capoeira aujourd'hui
1937, peut-être la date la plus importante dans l'histoire de la Capoeira? Mestre Bimba crée sa "luta regional bahiana" et la présente au président Getulio Vargas. Celui-ci lève l'interdiction de pratiquer la Capoeira, c'est alors qu'elle se libère.
Il obtient l'autorisation de pratiquer la Capoeira et la reconnaissance officielle de son académie auprès des ministères de l'éducation, de la santé et de l'Assistance Publique de Salvador.


Il est donc un des premiers à faire de la Capoeira son métier, et à vivre de son enseignement. Ses élèves étaient de jeunes étudiants de familles aisées, en bonne santé, ne buvant et ne fumant pas. Ceci était une des règles de base de la discipline de Bimba.

La capoeira de Bimba, appelée plus tard Capoeira Regional, subit certaines modifications du jeu traditionnel, le rituel de la roda est modifié, et l'apprentissage prend modèle sur d'autres arts martiaux, avec l'élaborations de séquences particulières.

En réponse à cela, les capoeiristes traditionnels de l'époque, avec à leur tête Mestre Pastinha, désirent garder l'héritage des noirs esclaves qui ont créer la Capoeira, des noirs venant d'Angola...il nomment leur Capoeira, la Capoeira Angola.

Maître Pastinha, ouvre en 1941 sa propre académie, alors que Mestre Noronha avait déjà crée la sienne avant 1937.

Dans les année 50, les capoeiristes de Bahia partent à travers le Brésil, rencontrant parfois la capoeira d'autres régions, où elle se pratique encore dans la discrétion ou la clandestinité.

1950 - 1960, le tourisme se développe énomrment à Salvadore, la Capoeira est une attraction qui raporte.
Le spectacle attire les foules, les touristes en demandent toujours plus, plus vite, plus haut...certains chorégraphe, Gymnastes et acrobates de cirque se mèlent alors à la Capoeira, celle-ci devient à ce moment un show aérien et le rituel de la Capoeira Angola est délaissé voir réprimé.

Dans les années 70, le courant nationaliste veut transformer la capoeira en sport avec réglements, compétitions, fédérations et diplômes. La Capoeira que ces sportifs pratiquent est bien différente de celle enseignée par Mestre Bimba, mais ces sportifs se présentent tout de même sous le nom de Capoeira Regional.


Sinhozinho

A cette époque la Capoeira dite contemporaine prend son essor. Celle-ci mélange la Capoeira Angola et la Regional, ainsi que le style acrobatique apporté dans les années 50-60.
Les académies adoptent la ceinture de couleur, comme dans les arts martiaux asiatiques. Ceci crée un fossé avec la Capoeira Angola qui ne distinguent pas les niveaux des élèves. Seul est admise la distinction entre Maître et de Disciple pour la simple raison que la Capoeira n’est pas un sport, mais un art, une culture.

De 70 à 80 la Capoeira se développe énormément au Brésil, s'organise et on voit alors apparaitre de grands groupes tels que Senzala, ou ABADA et d'autres. La Capoeira Contemporaine prend alors tout son essor, des fédérations apparaissent, la Capoeira voyage dans le monde entier, se propage, s'installe en Europe, au Etats-Unis et dans beaucoup d'autres pays. Elle se médiatise lors de show télévisés.

Parallèlement à cela, des mouvements de contestations noirs afro-brésiliens se dévellopent, revandiquent leur culture, et la Capoeira Angola redevient pour certains, comme Mestre Moraes et d'autres, un symbole de résistance. A partir du milieu des années 80, une pratique qui attache une grande importance à ses aspects moraux et culturels regagne du terrain.
En 1980 à Rio de Janeiro, le GCAP (Groupo de Capoeira Angola Pelourinho) fondé par Mestre Moraes et Mestre Cobra Mansa voit le jour. Ceux-ci revêtent la tenue jaune et noir en hommage à Pastinha.
Jusqu'à cette époque, la Capoeira Angola fût presque oubliée, voir même éteinte, certains mestres comme Mestre Paulo dos Anjos, Mestre Gato Preto ou encore Mestre João Grande ne pratiquaient quasiment plus leur art originel.

Dans les année 80-90 la Capoeira se mondialise et se répend sur tous les continents grâce à des groupes tels que ABADA, Senzala, Capoeira Brazil, Capoeira Gerais, et bien d'autres. Si ces groupse sont organisés et dirigés pas des mestres d'autres capoeiristes y trouvent de bons intérêts, et profitent de l'engouement pour cet art exotique pour créer des écoles, s'autoproclamant mestres.
Stimulée par les films de combat américain, par les jeux vidéos, par l'exotisme, le spectaculaire et l'originalité, la Capoeira Contemporaine se développe dans le monde entier...jusqu'au Japon.

Alors que certains s'organisent autour de compétitions et de spectacles médiatiques, d'autre comme le GCAP ou la FICA, se dévellopent lentement, divulgant et promouvant les fondamentos de leur culture et de leur art.

Aujourd'hui, la Capoeira est devenu pour certain un réel source de revenu. Qu'ils soient angoleiros, regionals ou capoeiristes contemporains, rares sont les mestres et enseignants d'aujourd'hui qui ne vivent pas de leur art.
Bien que certains comme Mestre Boca Rica ou Mestre Russo,par exemple, vivent encore de leur marché ou d'un emplois autre, nombreux sont ceux pour qui la Capoeira est devenue un véritable "métier"
.

Si certains fond de la Capoeira leur business, d'autres, sans différence de style, en font un travail social, culturel voir éducatif.

  Un symbole de résistance.
Encore aujourd'hui mais plus particulièrement dans la Capoeira Angola, on retrouve ce symbole de résistance que représente cette lutte héritée des esclaves noirs. Ne serait-ce que dans la tenue des angoleiros. En effet ceux-ci portent obligatoirement un t-shirt ou une chemise, et ne jouent jamais sans chaussure, contrairement à d'autres capoeiristes qui jouent volontier pieds et torse nus. Ce port de vêtements est là aussi un symbole de résistance noir, car à l'époque de l'esclavage un noir, habillé correctement et portant des chaussures, était un homme affranchi.

Par ces traditions, la Capoeira Angola n'est pas un art se mémorisant l'époque de l'esclavage, mais un art militant et contestateur.
En effet au Brésil, nombreuses sont les académies et les mestres s'interressant aux problèmes sociaux de leur ville ou de leur quartier. Pour certains jeunes, la Capoeira devient le seul échapatoire aux difficultés sociales et à la délinquance.
D'autre oriente leur travail plus précisement vers les enfants et l'éducation, développe leur enseignement dans les écoles, le slycées et les universités, au Brésil comme dans d'autre pays.