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Marché aux esclaves à Rio de Janeiro, peinture de Rugendas

L'Esclavage
En 1482, le navigateur portugais, Diogo Cão, aborde pour la première fois sur la côte de la future Luanda. Dès 1484, les Portugais établissent des comptoirs commerciaux le long des côtes.
Au 16e siècle au Brésil, les colons portugais ont besoin de main d'oeuvre pour les exploitation agricoles, telles que la culture de la canne à sucre où encore du café, et les exploitations aurifères et minières. Mais aussi pour le services des nobles.





Le commerce triangulaire


Les Portugais commençèrent l'esclavage sur leur propre territoire bien avant la colonisation des Amériques. Ils furent les premiers européens en 1444 à importer des esclaves pour la main d’œuvre agricole qui leur manquait. Ils importaient alors entre 700 et 800 esclaves par an. Ces esclaves provenaient des comptoirs commerciaux et des forts établis sur la côte africaine.
L’exploration côtière de l’Afrique et l’invasion des Amériques par les Européens au XVème siècle conduisirent au développement du phénomène de traite des esclaves.

Le Portugal commence ce trafic, un peu plus tard que les autres européens, la décision d’exploiter les noirs et de les faire travailler, fut prise en 1537 mais elle interdit l’esclavage des indigènes car les Africains sont plus robustes et immunisés contre les maladies des blancs, emmenant 400 Noirs au Brésil (à la fin du XVème siècle le chiffre passera à 1 500).
Bientôt toutes les nations européennes se livrent à la traite, Hollande en tête, puis Angleterre, France et Danemark.
Dans l'Amérique latine tropicale du XVIème siècle, les colons obligaient d'abord les populations indigènes à travailler la terre. Ces populations indigènes ne survécurent pas aux conditions d'esclavage ainsi qu'aux maladies européennes. On commença alors à importer des Africains parce qu'ils étaient réputés pour mieux supporter le travail forcé dans le climat éprouvant de l'Amérique latine.


Les points de prélèvement pour tout le commerce triangulaire les plus fréquents sont le Sénégal et la Gambie (l'île de Gorée garde encore les traces de cette barbarie ) ; la Côte de l'Or et sa voisine la Côte des Esclaves (Ghana actuel plus Togo et Dahomey), l'estuaire du Niger, le Congo et l'Angola puis le Mozambique.


La traversée durait plusieurs mois. Les esclaves étaient enchaînés au-dessous du pont toute la journée et toute la nuit à part de brèves périodes d’exercices. Ils étaient entassés dans la saleté, la puanteur et la mort. La mortalité sur les bateaux atteignant sans doute 15 pour cent de la cargaison.

Le nombre d'esclaves importés n'étant pas très important au début, il n'apparut pas nécessaire de définir leur statut légal. Avec le développement du système de plantations dans les colonies du sud au cours de la seconde moitié du XVIIème siècle, le nombre d'Africains importés pour servir d'ouvriers agricoles augmenta considérablement et les grandes villes côtières comme Rio de Janeiro, Recif et Salvadore devinrent de grands ports négriers.

Dans l'ensemble, dans les colonies du Nord, les esclaves étaient utilisés à des tâches domestiques et dans le commerce, dans les colonies du centre ils étaient davantage utilisés dans l'agriculture, et dans les colonies du sud où dominait l'agriculture de plantations, presque tous les esclaves travaillaient dans celles-ci.

Les droits humains fondamentaux étaient le plus souvent bafoués. Les femmes esclaves étaient exposées en permanence au viol par les patrons et les familles étaient souvent dispersées, leurs membres étant vendus dans des plantations séparées. Les mauvais traitements comme la mutilation, les brûlures, l'enchaînement ou le meurtre, en théorie interdits par la loi, n'étaient pas choses rares jusqu'au XIXème siècle. Du XVIIème au XIXème siècle, on estime de 15 à 30 millions le nombre d'Africains déportés dans le Nouveau Monde par les Européens, avec l'appui des chefs locaux des royaumes africains.




Dessin et coupe du navire négrier le "Brookes" construit pour le trafic des noirs.
Conçu pour contenir 450 nègres, il en a souvent transporté plus de 600. (1822)



L'esclavage au Brésil

A l'époque de l'empire colonial, l'Angola était une vaste région d'Afrique de l'ouest où vivaient diverses tribus telles que les Nago, les Bantu, les Gêge, les Yoruba, etc… .
Cependant, l'esclavage était déjà très pratiqué en Afrique, lors de guerre entre tribus rivales les vainqueurs réduisaient les vaincus en esclavage.


En outre, avec la colonisation de l'Afrique, les esclaves devinrent des marchandises, il existait des registres de commerce gérant les relations commerciales internationales d'esclaves entres les nations participantes ; les portugais échangeaient des marchandises contre des esclaves, dans des ports négriers, sur le littoral africain et ce trafic négrier était très lucratif.
A leur arrivée au Brésil, les esclaves étaient séparés et mélangés entre tribus différentes. Le but étant de casser les identités sociales et de forcer les noirs à parler portugais, perdre leurs cultures et leur traditions puis plutard se convertir au catholicisme.
 


La période la plus intense de l’esclavage fut entre 1825 et 1850.
Au port de Rio de Janeiro fut introduit :
- 20 852 esclaves en 1821
- 17 003 esclaves en 1822
- 20 610 esclaves en 1823

Près de 700 000 esclavages auraient débarqués à Rio entre 1790 et 1830.


Des mouvements abolitionnistes :

A la veille de son indépendance, le Brésil compte 4 millions d'habitants (170 millions aujourd'hui), dont une moitié d'esclaves.
C'est à peine autant d'habitants qu'au moment de la conquête européenne, trois siècles plus tôt.

En 1822, le Brésil s'émancipe du Portugal. Il devient un empire et porte à sa tête Dom Pedro 1er, lui-même issu de la famille de Bragance qui règne au Portugal.

Quelques années plus tard, en 1830, l'empereur renouvelle la promesse d'abolir la traite en vue de s'attirer les bonnes grâces de l'Angleterre.
Le 4 septembre 1850, le Parlement brésilien, qui siège à Rio de Janeiro, réitère l'interdiction de la traite.
Dans le même temps, d'innombrables immigrants italiens commencent à affluer au Brésil. Cette main-d'œuvre libre et dynamique bouleverse les rapports sociaux. Elle concurrence la main-d'œuvre servile dont les conditions de vie deviennent de plus en plus précaires.

En 1850 la traite des esclaves noirs est déclarée illégale mais la contrebande de " l’or noir " se perpétue à travers les océans, c'est donc une des raisons pour lesquelles ont ne peut chiffrer avec exactitude le nombre d'africains déportés aux amériques.

Dans les années 1860, les idées abolitionnistes se répandent dans la bourgeoisie libérale de Rio avec la création de deux associations militantes: la «Sociedade Brasilera contra a Escradidao» et l'«Associaçao Central Emncipacionista».
En 1871 vient la «loi du ventre libre» qui octroie la liberté d'office à tous les enfants à naître.
En 1884 enfin, plusieurs provinces du Brésil déclarent leur intention de ne plus importer d'esclaves, autrement dit d'appliquer les engagements internationaux déjà vieux de plus de 70 ans!
La loi du 28 septembre 1885 déclare libres les esclaves de plus de 60 ans.
En 1887, l'Église catholique se déclare publiquement désireuse d'en finir avec l'esclavage.


la Princesse Isabel du Portugal
Quelques mois plus tard, la Princesse Isabel profite de l'ouverture de la session du Parlement pour soumettre au vote la loi Aurea, sans prévoir de compensation financière pour les propriétaires d'esclaves.

Au Brésil, l’esclavage fut aboli le 13 mai 1888 par la Princesse Isabel du Portugal et la loi Aurea.
Cet acte et cette date restent encore un sujet de discutions très polémiqué dans la culture Afro-brésilienne.
Malgré de nombreuses tentatives pour empêcher la continuité de ce trafic,
l’esclavage dura en tous 325 ans.


La loi Auréa - voir en grand -