Le
commerce triangulaire
Les
Portugais commençèrent l'esclavage sur leur propre
territoire bien avant la colonisation des Amériques. Ils
furent les premiers européens en 1444 à importer
des esclaves pour la main duvre agricole qui leur
manquait. Ils importaient alors entre 700 et 800 esclaves par
an. Ces esclaves provenaient des comptoirs commerciaux et des
forts établis sur la côte africaine.
Lexploration côtière de lAfrique et linvasion
des Amériques par les Européens au XVème
siècle conduisirent au développement du phénomène
de traite des esclaves.
Le Portugal commence ce trafic, un peu plus tard que les autres
européens, la
décision d’exploiter les noirs et de les faire travailler,
fut prise en 1537 mais elle interdit l’esclavage des indigènes
car les Africains sont plus robustes et immunisés contre
les maladies des blancs,
emmenant 400 Noirs au Brésil (à la fin du XVème
siècle le chiffre passera à 1 500).
Bientôt toutes les nations européennes se livrent
à la traite, Hollande en tête, puis Angleterre, France
et Danemark.
Dans l'Amérique latine tropicale du XVIème siècle,
les colons obligaient d'abord les populations indigènes
à travailler la terre. Ces populations indigènes
ne survécurent pas aux conditions d'esclavage ainsi qu'aux
maladies européennes. On commença alors à
importer des Africains parce qu'ils étaient réputés
pour mieux supporter le travail forcé dans le climat éprouvant
de l'Amérique latine.
Les points de prélèvement pour tout le commerce
triangulaire les plus fréquents sont le Sénégal
et la Gambie (l'île de Gorée garde encore les traces
de cette barbarie ) ; la Côte de l'Or et sa voisine la Côte
des Esclaves (Ghana actuel plus Togo et Dahomey), l'estuaire du
Niger, le Congo et l'Angola puis le Mozambique.
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La
traversée durait plusieurs mois. Les esclaves étaient
enchaînés au-dessous du pont toute la journée
et toute la nuit à part de brèves périodes
dexercices. Ils étaient entassés dans
la saleté, la puanteur et la mort. La mortalité
sur les bateaux atteignant sans doute 15 pour cent de la cargaison.
Le nombre d'esclaves importés n'étant pas très
important au début, il n'apparut pas nécessaire
de définir leur statut légal. Avec le développement
du système de plantations dans les colonies du sud
au cours de la seconde moitié du XVIIème siècle,
le nombre d'Africains importés pour servir d'ouvriers
agricoles augmenta considérablement et les grandes
villes côtières comme Rio de Janeiro, Recif et
Salvadore devinrent de grands ports négriers.
Dans l'ensemble, dans les colonies du Nord, les esclaves étaient
utilisés à des tâches domestiques et dans
le commerce, dans les colonies du centre ils étaient
davantage utilisés dans l'agriculture, et dans les
colonies du sud où dominait l'agriculture de plantations,
presque tous les esclaves travaillaient dans celles-ci.
Les droits humains fondamentaux étaient le plus souvent
bafoués. Les femmes esclaves étaient exposées
en permanence au viol par les patrons et les familles étaient
souvent dispersées, leurs membres étant vendus
dans des plantations séparées. Les mauvais traitements
comme la mutilation, les brûlures, l'enchaînement
ou le meurtre, en théorie interdits par la loi, n'étaient
pas choses rares jusqu'au XIXème siècle. Du
XVIIème au XIXème siècle, on estime de
15 à 30 millions le nombre d'Africains déportés
dans le Nouveau Monde par les Européens, avec l'appui
des chefs locaux des royaumes africains. |
Dessin et coupe du navire négrier le
"Brookes" construit pour le trafic des noirs.
Conçu pour contenir 450 nègres, il en a souvent
transporté plus de 600. (1822) |
L'esclavage
au Brésil
A l'époque de l'empire colonial, l'Angola était
une vaste région d'Afrique de l'ouest où vivaient
diverses tribus telles que les Nago, les Bantu, les Gêge,
les Yoruba, etc… .
Cependant, l'esclavage était déjà très
pratiqué en Afrique, lors de guerre entre tribus rivales
les vainqueurs réduisaient les vaincus en esclavage.
En
outre, avec la colonisation de l'Afrique, les esclaves devinrent
des marchandises, il existait des registres de commerce gérant
les relations commerciales internationales d'esclaves entres
les nations participantes ; les portugais échangeaient
des marchandises contre des esclaves, dans des ports négriers,
sur le littoral africain et ce trafic négrier était
très lucratif.
A leur arrivée au Brésil, les esclaves étaient
séparés et mélangés entre tribus
différentes. Le but étant de casser les identités
sociales et de forcer les noirs à parler portugais,
perdre leurs cultures et leur traditions puis plutard se convertir
au catholicisme. |
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La période la plus intense de l’esclavage fut
entre 1825 et 1850.
Au port de Rio de Janeiro fut introduit :
- 20 852 esclaves en 1821
- 17 003 esclaves en 1822
- 20 610 esclaves en 1823
Près de 700 000 esclavages auraient débarqués
à Rio entre 1790 et 1830.
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Des
mouvements abolitionnistes
:
A la veille de son indépendance, le Brésil compte
4 millions d'habitants (170 millions aujourd'hui), dont une moitié
d'esclaves.
C'est à peine autant d'habitants qu'au moment de la conquête
européenne, trois siècles plus tôt.
En 1822, le
Brésil s'émancipe du Portugal. Il devient un empire
et porte à sa tête Dom Pedro 1er, lui-même
issu de la famille de Bragance qui règne au Portugal.
Quelques années
plus tard, en 1830, l'empereur renouvelle la promesse d'abolir
la traite en vue de s'attirer les bonnes grâces de l'Angleterre.
Le 4
septembre 1850, le Parlement brésilien, qui siège
à Rio de Janeiro, réitère l'interdiction
de la traite.
Dans
le même temps, d'innombrables immigrants italiens commencent
à affluer au Brésil. Cette main-d'œuvre libre
et dynamique bouleverse les rapports sociaux. Elle
concurrence la main-d'œuvre servile dont les conditions de
vie deviennent de plus en plus précaires.
En 1850 la
traite des esclaves noirs est déclarée illégale
mais la contrebande de " l’or noir "
se perpétue à travers les océans, c'est
donc une des raisons pour lesquelles ont ne peut chiffrer avec
exactitude le nombre d'africains déportés aux amériques.
Dans les années 1860, les idées abolitionnistes
se répandent dans la bourgeoisie libérale de Rio
avec la création de deux associations militantes: la «Sociedade
Brasilera contra a Escradidao» et l'«Associaçao
Central Emncipacionista».
En 1871 vient la «loi du ventre libre» qui octroie
la liberté d'office à tous les enfants à
naître.
En 1884 enfin, plusieurs provinces du Brésil déclarent
leur intention de ne plus importer d'esclaves, autrement dit d'appliquer
les engagements internationaux déjà vieux de plus
de 70 ans!
La loi du 28 septembre 1885 déclare libres les esclaves
de plus de 60 ans.
En 1887, l'Église catholique se déclare publiquement
désireuse d'en finir avec l'esclavage.
la
Princesse Isabel du Portugal |
Quelques
mois plus tard, la Princesse Isabel
profite de l'ouverture de la session du Parlement
pour soumettre au vote la loi Aurea, sans prévoir
de compensation financière pour les propriétaires
d'esclaves.
Au
Brésil, l’esclavage fut aboli le
13 mai 1888 par la Princesse Isabel du Portugal
et la loi Aurea.
Cet acte et cette date restent encore un sujet de
discutions très polémiqué dans
la culture Afro-brésilienne. |
Malgré de nombreuses tentatives pour empêcher la continuité de ce trafic,
l’esclavage dura en tous 325 ans.
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