Pendant cette
période les exploitations se dévellopent, et les
marchés agricoles deviennent très important. Ces
marchés deviennent des lieux de rencontre pour les noirs,
des lieux d'échange culturels et de transmission de connaissances.
La culture afro-brésilienne se développe, s'enrichie...et
la Capoeira avec.
Jusqu'alors, aucune loi n'interdit sa pratique, mais les capoeiras
sont persécutés. Déjà à l'époque
des bandes sortent de temps à autre dans les rues pour
semer la confusion sur la paroisse d'un autre groupe et lutter
contre de nouveaux adversaires.
Ces jeux de lutte et de dextérité corporelle
pratiqués par des Nègres et des mulâtres,
esclaves ou libres, inquiètent les autorités.
La première
mention officielle de la capoeira fût faite lors de
l'enregistrement d'une arrestation.
En effet le 25 avril 1789, Adão, métis esclave
fût accusé d'être "capoeira".
A partir
de ce jour et pendant plus d'un siècle, la Capoeira
et sa pratique furent un motif d'arrestation. Les documents
policiers indiquent "por capoeira" sans préciser
le sens de ce terme, sinon qu'évidemment différent
de cage ou panier pour les poules* ou de végétation
renaissante.
* en portugais "capoeira"= cage
à poules. Rappelons ici que le Nom de Capoeira vient
du Tupi Guarani et non du portugais.
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Le
peintre Rugendas est le premier à décrire en
1830 la Capoeira.
Ici, deux noirs jouent dans un marché. |
En 1830 un
premier décret impérial interdit officiellement
la pratique de la Capoeira. Officieusement, la répression
de la Capoeira avait déjà fortement commencé
avec l'arrivée à la tête de la guarda real
de policia, de Miguel Nunes Vidigal en 1821.
De 1864 à 1876, le Brésil et l'Argentine attaquent
le Paraguay. C'est alors que les capoeiras deviennent subitement
utiles au gouvernement brésilien. En effet l'armée
brésilienne sera alors composés entre autres, de
bataillons de capoeiristes et de nombreux capoeiras seront désignés
volontaires pour aller mourir pour la Patrie. Les rescapés
ayant leur liberté assurée à leur retour.
En 1875, le Brésil compte 60% de sa population
de noirs, la capoeira est donc présente dans toutes les
grandes villes.
Les journaux s'en inquiètent, la police la poursuit, ...alors
que les politiciens utilisent les bandes de capoeiras pour "convaincre"
et intimider les électeurs. Et pour créer le désordre
dans les rassemblements de leur adversaires.
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L'esclavage
est aboli le 13 mai 1888 et le 15 novembre 1889, l'Empire
du Brésil est renversé par un coup d'Etat militaire.
C'est alors que la capoeira est énergiquement combattue,
puis elle est interdite par une loi:
le décret 847 du 11 octobre 1890.
Des centaines de personnes sont envoyées au bagne.
A Rio de Janeiro, la répression envers la capoeira
est la plus forte du pays, Sampaio Ferraz,
chef de la police, entre littéralement en guerre contre
les capoeiras. Il réussira presque à éliminer
entièrement la Capoeira dans la ville.
A l'inverse, les groupe de maltas se développent de
plus en plus, la Capoeira prend une forme encore plus combative
et plus violente, les rituels, la musique, le jeu est mit
de coté afin d'en faire une véritable arme de
combat et de malendros. ( cf - les caricatures
de Kalixto -). A cette époque, on assimilera d'ailleurs
facilement tout malendro à capoeira... pratiquant ou
non. |
Dans la
deuxième moitié du XIXe siècle, les Nagoas
et les Guaiamus,
deux groupes de Maltas rivaux se partage la ville de Rio de
Janeiro
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Código
Penal da República dos Estados Unidos do Brasil
(Decreto número 847, de 11 de outubro
de 1890)
Capítulo XIII -- Dos vadios e capoeiras
Art. 402. Fazer nas ruas e praças
públicas exercício de agilidade e destreza
corporal
conhecida pela denominação Capoeiragem: andar
em carreiras, com armas ou instrumentos
capazes de produzir lesão corporal, provocando tumulto
ou desordens, ameaçando pessoa
certa ou incerta, ou incutindo temor de algum mal;
Pena -- de prisão celular por dois a seis meses.
A penalidade é a do art. 96.
Parágrafo único. É considerada circunstância
agravante pertencer o capoeira a alguma
banda ou malta. Aos chefes ou cabeças, se imporá
a pena em dôbro.
Art. 403. No caso de reincidência
será aplicada ao capoeira, no grau máximo,
a pena do
art. 400.
Parágrafo único. Se fôr estrangeiro,
será deportado depois de cumprida a pena.
Art. 404. Se nesses exercícios de
capoeiragem perpetrar homicídio, praticar alguma
lesão corporal, ultrajar o pudor público e
particular, perturbar a ordem, a tranqüilidade ou
segurança pública ou for encontrado com armas,
incorrerá cumulativamente nas penas
cominadas para tais crimes.
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En outre à Bahia, et notamment à
Salvador, la plus grande ville du Nordeste brésilien, les
Afro-brésiliens n'ont pas été noyés
dans la masse des immigrés d'Europe, la négritude
et la culture noire reste encore très forte, les répression
est moins importante que dans la capitale ou les autres grandes
villes comme Récif. Là, la samba, le candomblé...et
la Capoeira survivent, se dévellopent et se pratiquent
plus librement. C'est là que se trouve la plus grande concentration
de capoeiras du Brésil à la fin du XIXe siècle.
La capoeira survit donc plus ou moins cachée
jusqu'en 1937. Cette année là, Mestre Bimba rencontre
le président Vargas, lui présente la "luta
regional bahiana" (appellée plus tard Capoeira Régional).
La dictature de Vargas va alors autoriser la pratique de la Capoeira
, à condition d'être pratiquée dans des lieux
fermés.
Le décret
847 sera éliminé en 1939 (?)
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