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L'ESCLAVAGE | LES QUILOMBOS | ORIGINES DE LA CAPOEIRA | LA CAPOEIRA ILLEGALE | LA CAPOEIRA AUJOURD'HUI


Description des deux type de maltas les plus important,
les Nagoas et les Guaiamus - Kalixto -

La Capoeira illégale
Une lutte camouflée par une danse...cette particularité de la Capoeira, est peut-être due au fait qu'elle fût depuis ces débuts un art interdit et dont la pratique était sévèrement punie.

Depuis toujours la Capoiera fût réprimée. D'abord par le système esclavagiste et les patrons des esclaves, qui leur interdisaient dans un premier temps de s'entraîner au combat mais aussi toutes pratique artistique ou culturelle d'origine africaine (en effet le candomblé, la samba....on été pendant longtemps interdits), puis par la police et la loi qui interdisait la pratique de capoeiragem, sous peine d'emprisonnement.

Dans les année 1800, le mot "capoeiragem" apparaît dans les registres de la
Police de Rio de Janeiro. A cette époque, le roi du Portugal, Dom João VI, avait fuit l'Europe et s'était réfugié au Brésil. Rio devenait alors la Capitale de l'empire portugais. C'est pourquoi les lois et la répression furent encore plus sévères qu'ailleurs.

C'est aussi à cette époque que la plus importante quantité d'esclaves fût importée au Brésil (cf. - L'esclavage-)


Pendant cette période les exploitations se dévellopent, et les marchés agricoles deviennent très important. Ces marchés deviennent des lieux de rencontre pour les noirs, des lieux d'échange culturels et de transmission de connaissances. La culture afro-brésilienne se développe, s'enrichie...et la Capoeira avec.
Jusqu'alors, aucune loi n'interdit sa pratique, mais les capoeiras sont persécutés. Déjà à l'époque des bandes sortent de temps à autre dans les rues pour semer la confusion sur la paroisse d'un autre groupe et lutter contre de nouveaux adversaires.

Ces jeux de lutte et de dextérité corporelle pratiqués par des Nègres et des mulâtres, esclaves ou libres, inquiètent les autorités.

La première mention officielle de la capoeira fût faite lors de l'enregistrement d'une arrestation.
En effet le 25 avril 1789, Adão, métis esclave fût accusé d'être "capoeira".

A partir de ce jour et pendant plus d'un siècle, la Capoeira et sa pratique furent un motif d'arrestation. Les documents policiers indiquent "por capoeira" sans préciser le sens de ce terme, sinon qu'évidemment différent de cage ou panier pour les poules* ou de végétation renaissante.


* en portugais "capoeira"= cage à poules. Rappelons ici que le Nom de Capoeira vient du Tupi Guarani et non du portugais.


Le peintre Rugendas est le premier à décrire en 1830 la Capoeira.
Ici, deux noirs jouent dans un marché.

En 1830 un premier décret impérial interdit officiellement la pratique de la Capoeira. Officieusement, la répression de la Capoeira avait déjà fortement commencé avec l'arrivée à la tête de la guarda real de policia, de Miguel Nunes Vidigal en 1821.

De 1864 à 1876, le Brésil et l'Argentine attaquent le Paraguay. C'est alors que les capoeiras deviennent subitement utiles au gouvernement brésilien. En effet l'armée brésilienne sera alors composés entre autres, de bataillons de capoeiristes et de nombreux capoeiras seront désignés volontaires pour aller mourir pour la Patrie. Les rescapés ayant leur liberté assurée à leur retour.

En 1875, le Brésil compte 60% de sa population de noirs, la capoeira est donc présente dans toutes les grandes villes.
Les journaux s'en inquiètent, la police la poursuit, ...alors que les politiciens utilisent les bandes de capoeiras pour "convaincre" et intimider les électeurs. Et pour créer le désordre dans les rassemblements de leur adversaires.

L'esclavage est aboli le 13 mai 1888 et le 15 novembre 1889, l'Empire du Brésil est renversé par un coup d'Etat militaire. C'est alors que la capoeira est énergiquement combattue, puis elle est interdite par une loi:
le décret 847 du 11 octobre 1890.
Des centaines de personnes sont envoyées au bagne.


A Rio de Janeiro, la répression envers la capoeira est la plus forte du pays, Sampaio Ferraz, chef de la police, entre littéralement en guerre contre les capoeiras. Il réussira presque à éliminer entièrement la Capoeira dans la ville.

A l'inverse, les groupe de maltas se développent de plus en plus, la Capoeira prend une forme encore plus combative et plus violente, les rituels, la musique, le jeu est mit de coté afin d'en faire une véritable arme de combat et de malendros. ( cf - les caricatures de Kalixto -). A cette époque, on assimilera d'ailleurs facilement tout malendro à capoeira... pratiquant ou non.



Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les Nagoas et les Guaiamus,
deux groupes de Maltas rivaux se partage la ville de Rio de Janeiro


Código Penal da República dos Estados Unidos do Brasil

(Decreto número 847, de 11 de outubro de 1890)


Capítulo XIII -- Dos vadios e capoeiras
Art. 402. Fazer nas ruas e praças públicas exercício de agilidade e destreza corporal
conhecida pela denominação Capoeiragem: andar em carreiras, com armas ou instrumentos
capazes de produzir lesão corporal, provocando tumulto ou desordens, ameaçando pessoa
certa ou incerta, ou incutindo temor de algum mal;
Pena -- de prisão celular por dois a seis meses.
A penalidade é a do art. 96.
Parágrafo único. É considerada circunstância agravante pertencer o capoeira a alguma
banda ou malta. Aos chefes ou cabeças, se imporá a pena em dôbro.

Art. 403. No caso de reincidência será aplicada ao capoeira, no grau máximo, a pena do
art. 400.
Parágrafo único. Se fôr estrangeiro, será deportado depois de cumprida a pena.

Art. 404. Se nesses exercícios de capoeiragem perpetrar homicídio, praticar alguma
lesão corporal, ultrajar o pudor público e particular, perturbar a ordem, a tranqüilidade ou
segurança pública ou for encontrado com armas, incorrerá cumulativamente nas penas
cominadas para tais crimes.


En outre à Bahia, et notamment à Salvador, la plus grande ville du Nordeste brésilien, les Afro-brésiliens n'ont pas été noyés dans la masse des immigrés d'Europe, la négritude et la culture noire reste encore très forte, les répression est moins importante que dans la capitale ou les autres grandes villes comme Récif. Là, la samba, le candomblé...et la Capoeira survivent, se dévellopent et se pratiquent plus librement. C'est là que se trouve la plus grande concentration de capoeiras du Brésil à la fin du XIXe siècle.

La capoeira survit donc plus ou moins cachée jusqu'en 1937. Cette année là, Mestre Bimba rencontre le président Vargas, lui présente la "luta regional bahiana" (appellée plus tard Capoeira Régional). La dictature de Vargas va alors autoriser la pratique de la Capoeira , à condition d'être pratiquée dans des lieux fermés.

Le décret 847 sera éliminé en 1939 (?)

Sources :
"A negregada Instituição os Capoeiras na Corte Imperial 1850 - 1890", Carlos Eugêne Libano Soares.

Professor Dorado de l'association de Capoeira Angola Marrom Capoeira e Alunos de Bordeaux