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Capitaine Virgulino, dit Lampião,
avec son chapeau typique.
Il fût le plus grand « héros »
folklorique brésilien


Lampião

Virgulino Ferreira da Silva, 1900-1938.

Lampião, le "Roi du Cangaço".
Virgulino Ferreira da Silva, o Lampião, fut le chef
de la principale bande de cangaceiros du ordeste,
entre 1920 et 1938.


Le Sertão, dans l’état du Pernambouc, Nordeste, pauvre en eau, riche en cactus et végétation sèche, une des régions habitées la plus ancienne du Brésil, elle reste à cette époque la moins développée. L’éduction y est rudumentaire et la société locale est dirigée par les grands propriétaires terriens qui sont par-là même, les hommes politiques locaux.
.



Besouro de Maganga 
Zumbi dos Palmares 
Lampião 
Manduca da Praia 
Nascimento Grande  

Le « cangaço », banditisme social, a duré au Brésil environ de 1870 à 1940.
Il fut typique du Nordeste.

Le bandit social est en général membre d'une société rurale et, pour diverses raisons,  considéré comme proscrit et criminel par l'État et par les grands propriétaires. Malgré cela, il continue à faire partie de la société paysanne dont il est issu, et il est considéré comme un héros par cette société, qu'il soit un justicier, un vengeur, ou quelqu'un qui vole les riches
.

Fils d'une famille de petits paysans et éleveurs, Lampião est né vers 1900 à Serra Talhada,
Sertão de Pernambuco.

Pendant son enfance, La famille de Virgulino se trouva empêtrée dans les inimités locales entre les familles et les grands propriétaires terriens. Pour une raison ou une autre, la famille fini par être en mauvais terme avec la police locale, et après
une altercation avec elle, le père de Virgulino fut abattu en 1919.
A ce moment là, la police ne pouvait pas savoir qu’elle le regretterait amèrement par la suite.

C'est alors que Virgulino réunit ses jeunes frères et leur dit :
"João, tu vas t'occuper de nos 4 soeurs et de Ezequiel. Va-t-en d'ici, va vivre en paix".
Aux autres, il dit : "Nous avons tout perdu, n'est-ce point vrai ? Alors maintenant, il faut tuer jusqu'à ce que nous soyons nous-mêmes tués"
.

Virgulino entrait alors dans le Cangaço. À l'âge 25, Virgulino est devenu Lampião, le fléau de l'arrière-pays et tueur des policiers et des soldats, qu'il a toujours appelés des macacos (singes).

Lampião et ses deux frères les plus âgés partirent à travers les États du Nordeste, faisant justice de leurs propres mains.

Lampiao devient donc le chef d'une bande pouvant atteindre à certaines périodes une centaine d'individus.

Héros ou bandit?
Capitaine Virgulino, comme Lampião aimé s'appeler, n'a jamais manqué d'ennemis car il tirait volontier à vue sur n'importe quel officiers de police ou de milices.
L'état et les politiciens locaux étaient offensés par son prestige et sa puissance. Mais attraper et tuer Lampião n'étaient pas chose facile. Il était connu dans tout le pays, possédait des espions partout, ainsi que des amis. La majeure partie de la police envoyée contre lui n'était pas excessivement enthousiaste à l'idée de tomber en embuscade dans la brousse.

Lampião aimait les photos et les journaux, malgrés cela, la police n'arrivait jamais à mettre la main dessus.
Pendant les 15 années qui suivirent, Lampião ne fut jamais loin des titres de journaux dans l'ensemble du Brésil. On dit souvent que Lampiao est le Robin
des bois du Brésil.
En aucune manière!
Car Lampiõ commença sa carrière en volant les dames âgées.
Lampião était un homme complexe, bien que très religieux et pourtant brutal.

Sa bande, dès 1930, intègre des femmes, et établira en son sein une sorte de "subculture" originale, avec ses attributs vestimentaires, ses codes de hiérarchie, ses rapports entre les genres, ses rituels d'initiation, ses valeurs culturelles et ses pratiques religieuses. Se déplaçant beaucoup, généralement à pied, les cangaceiros (hommes et femmes) transportent sur leur dos une charge pouvant atteindre 40 kilos.

Il est difficile d'imaginer qu'une petite bande de bandits pouvait agir ouvertement contre la police et les milices armées d'état durant une décennie et demi. Mais dans le nord-est du Brésil dans les années 20 et 30, les routes étaient des traînées de bétail, l'eau était rare, la police corrompue, les patrons locaux étaient craintifs, les lignes télégraphiques presque inexistantes et les gens ne voulaient pas d’autres ennuis dans leur vie déjà dure.


Ici en compagnie de sa compagne, Maria Bonita.
Puisque la police n'a rien pu faire contre lui, la majeure partie du peuple l'a soutenu à contrecœur. Mais cependant peu de gens l'ont rejoint. Lampião n'était pas un révolutionnaire, c’était un bandit. Ceux qui se sont opposés à lui pourraient auraient pu tout perdre y compris leur vie.
En cas de trahison ou dénonciation à la police, les cancageiros étaient impitoyables. Lampião allait jusqu’à l’extermination de familles entière de ses ennemis, attaquait les petites villes, tuant les policiers, rackettant les commerçant locaux, violant même les femmes parfois si elles avaient une relation avec des policiers ou des soldats, saisissant n’importe quelle richesse ou vivre. Ce dont il n’avait pas besoin, il le redistribuait à d’autres villages, s’assurant ainsi leur sympathie.
Des témoignages racontent que Lampião et ses hommes ont violé la femmes d’un policier devant ses yeux, creusé les globes oculaires d’un soldat, coupé au couteau la langue d’une femme d’un autre…

Ainsi Lampiao a perdu la tête ! C'était une vie dure, et les deux côtés étaient cruels.
Lampiao, le "Roi du Cangaço", "règne" ainsi sur le Sertão de 1922 à 1938.

En juin 1938, alors que le roi du cangaceiro désire mettre fin à sa carrière, la cachette de Lampião fut révélée à la police par le commerçant Pedro Cândido, sous la torture. Agissant par surprise, la troupe massacra à la mitrailleuse le petit groupe des 50 cangaceiros , après un combat d'une vingtaine de minutes, 40 bandits résussirent à s'échapper, mais les chefs furent visés les premiers et Lampiõ et 10 de ses hommes furent abattus, dont sa compagne, Maria Bonita...

Les corps furent décapités et les têtes mises, comme trophées, dans des bidons de kérosène avec de l'eau et du gros sel.
Après avoir été exposées à la caserne des gendarmes de Maceió, elles furent finalement  remises à l'Institut Anthropologique et Ethnographique de Bahia, où elles fûrent momifiées. Elles firent partie du Musée Nina Rodrigues, qui les conserva jusqu'à ce qu'elles soient enterrées, 30 ans plus tard.

A sa mort on pu voir dans les journaux cette carricature représentant Lampião en train de boter les fesses du diable à son arrivée en enfer.


Deux ans après l'élimination de Lampião, ce sera le tour de son bras droit, Corisco.
Le Cangaço des bandes permanentes prend fin.



Dès le début du siècle, les poètes populaires nordestinos immortalisent les prouesses des cangaceiros à travers une littérature régionale, sorte de chanson de geste, le Cordel. Sur les marchés et les foires, on chantera ou on lira à haute voix l'épopée tragique de ces héros d'autrefois. Les cangaceiros vivent toujours dans le folklore, la littérature, les bandes dessinées, la TV, les films et les chansons populaires...telles que celles de capoeira.
Revolta Olodum
(José Olissan – Domingos Sérgio)



Sources :
Dória, C.A., "O Cangaço". 3° éd. S. Paulo - 1982